• ELLES ETAIENT SI BELLES CES ANNEES 60

     

    Elles étaient si belles ces années là……

    C’est pourquoi je ne peux résister à l’envie de vous en parler, d’une part pour vous les rappeler, et réveiller de bons souvenirs aux ciaonautes de ma génération, et aussi pour montrer aux plus jeunes que nous aussi nous savions nous amuser, que nous avions des contraintes aussi, bien différentes des vôtres soit, mais que la vie méritait d’être vécue !

    J’avais ... ans en 1960, et cette décennie qui m’a joyeusement portée jusqu’en 70, représente probablement les plus belles années de ma vie, en raison de mon âge justement, une décennie, de 13 à 23 ans, où l’on « découvre » la vie, l’amour, le plaisir, les sorties, l’attrait de la mode, les études plus sérieuses, le pouvoir de séduction qui sommeillait jusque là, la valeur de l’argent, et aussi les surprises-parties ou boums qui faisaient partie intégrante de nos attentes…..la musique « yéyé », les blousons noirs, les mobylettes oranges (quelle horreur), mais aussi pour moi, le monde du travail !

    J’ai tellement de choses à vous en dire, que je ne sais pas par quel bout commencer….

    Une révolution s’annonçait, la télévision en noir et blanc entrait enfin pratiquement partout et les privilégiés n’en étaient plus, la musique prenait d’autres sonorités, la mode évoluait à grande vitesse, il y avait du travail pour tous, on ne parlait enfin plus de la guerre mondiale mais de celle d’Algérie, la jeunesse bougeait beaucoup, elle avait de l’argent de poche, le flirt était encore romantique, les rapatriés venaient en force, point de drogue ni de racisme, mais l’éducation tenait encore largement le haut du pavé …..

    A ce propos, j’allais dans une école privée, où l’uniforme était obligatoire, jupe et blazer bleus marines, chemisier blanc (pas encore de T-shirts à cette époque), socquettes blanches et chaussures noires (vernies pour la plupart), pendant les cours la blouse bleue était de mise avec le prénom et le nom brodés sur la poitrine (pas de badges non plus !), et ce sont des dames en cornettes qui surveillaient le tout ! Le matin à notre arrivée en classe, après contrôle des mains qui devaient être propres, et une vérification de la coiffure qui ne devait pas être en bataille nous devions saluer le professeur et le cours commençait toujours par une leçon de morale ! Je dois avouer que ce cours nous inculquait des valeurs aujourd’hui bafouées ou oubliées, comme le respect de la personne âgée, ou bien nous demandait de céder notre place dans le tram à toute personne adulte ! Vous me croirez si vous voulez mais j’ai encore en moi, tous ces conseils, et les applique encore aujourd’hui !

    Bien entendu pas un jour ne se passait sans que les enfants dans tous les foyers, ne mettent la table, ou la débarrassent, quand on était scolarisé, on devait se coucher tôt, 20h30 au plus tard et sans être passé par la case « télé », les devoirs contrôlés par les parents et la toilette faite, c’est Morphée qu’il fallait impérativement rejoindre, et sans discussion aucune ! Par contre le règlement familial était un peu plus souple les veilles de jeudi (mercredi aujourd’hui), et du w.end. Mais rien d’extraordinaire, il s’agissait de 22h30, et quelquefois un peu plus tard lorsqu’il y avait de la visite….

    Les loisirs, les miens, et ceux des jeunes filles de mon âge, vers 14/15 ans se résumaient à jouer à la poupée, ou à la marelle, jusqu’au jour où pour mes 15 ans maman m’organisa un après midi récréatif…. Toutes mes amies de classe étaient là, mais point de garçons puisque les écoles n’étaient pas mixtes, on en parlait déjà un peu dans les couloirs des écoles publiques, mais dans le privé ça n’était pas du tout d’actualité ! Alors le hasard voulut qu’un de mes cousins y vint accompagné de quelques camarades masculins, ce qui changea<script type="text/javascript"> //<![CDATA[ if( bSponsoredLinksAbleInText ) { bSponsoredLinksShowInText = 1; bDisplayGoogleAd = true; var iGoogleStartFrom = 3; var iGoogleStopOn = 6; function google_ad_request_done( google_ads ) { if ( google_ads.length <= iGoogleStartFrom ) return; document.write( '

    ' ); document.write( '
    ' ); document.write( '' ); document.write( 'Liens commerciaux' ); document.write( '' ); document.write( '

    ' ); document.write( "" + google_ads[i].line1 ); document.write( '
    ' + google_ads[i].line2 + " " + google_ads[i].line3 ); document.write( '
    ' + google_ads[i].visible_url.replace('/','/<wbr />​') ); document.write( '
    ' ); document.write( '

    ' ); } document.write( '' ); } } //]]> </script><script type="text/javascript"> //<![CDATA[ if( typeof( bDisplayGoogleAd ) != 'undefined' && bDisplayGoogleAd ) { google_ad_request_done( google_ads ); } //]]> </script>la face du monde……

    Subitement, la donne n’était plus la même, et dans un tas de choses…Les poupées se sont alors endormies dans les berceaux, et la marelle dessinée au sol par plus jeunes que nous, nous faisait sourire…. On croyait être grand !

    Déjà, une musique venue d’ailleurs par la voix suave d’Elvis Presley avec son « loving you », nous chatouillait agréablement les oreilles, mais en plus, Europe1, avec « salut les copains » tous les jours à 17 h, nous inondait de jeunes de notre génération qui chantaient « si bien »…. Un certain Johnny, pantalon de soie et chemise de dentelle noirs s’efforçait de retenir la nuit et faisait vibrer le cœur des filles, ainsi que d’autres, Cloclo qui lui nous disait toutes belles, belles, belles…Lucky Blondo qui était au coeur du silence, Joé qui nous contait l'Amérique, Richard Anthony qui entendait siffler le train, Adamo le coquin qui parlait de mains et de hanches, ainsi que des groupes aux noms rigolos, tels que les chaussettes noires et leur « Daniela », les chats sauvages, et les fameux Beatles, nous faisaient danser le twist, le madison, le slow, et le rock and roll ! Les filles s’y mettaient aussi, Sheila glorifiait la fin de l’école, Sylvie Vartan allait voir des films tristes , Françoise Hardy enfin voyait tous les garçons et les filles s’en aller deux par deux, bref tous ceux ci et bien d’ autres encore avaient la cote, donc exit, les Gloria Lasso et André Clavaud ! On appelait ça du « yéyé » ! Puisque il était interdit de sortir le soir (avant 18 ans), c’est le dimanche après midi, que nous allions dans des thés dansants, où des fac-similés de nos idoles nous faisaient nous trémousser au son barbare de « notre » musique ! et nous permettait de retrouver nos « copains » ce qui nous « bottait vachement » !

    Encore mieux, lorsque quelqu’un prenait l’initiative d’organiser dans le garage parental, une « boum » ou « surboum », où il n’y avait jamais d’alcool, ce qui d’ailleurs ne nous serait pas venu à l’idée, (nous nous amusions tellement bien sans cela), nous étions si heureux. Quel bonheur de danser avec le beau brun du coin, et quel frisson lorsqu’il se décidait enfin à vous prendre la main….. et l’on tremblait durant tout le slow, tellement la question « va t il m’embrasser » nous tarabustait ! Loin de nous l’idée de « coucher », là non plus nous n’en avions pas besoin, n’oubliez pas que nous étions la génération « on ne couche pas avant le mariage »…..comme tout ceci est bien loin aujourd’hui !!!! De toutes façons la pilule n’existait pas encore chez nous et rares étaient celles qui voulaient prendre des risques ! Et celles qui s’y sont brûlé les ailes, dans ce temps là, se faisaient traiter de « filles-mères » et souvent devaient quitter le domicile de papa et maman qui n’assumaient pas la nouvelle condition de leur progéniture ! C’était dur, mais allez donc savoir qui avait raison…….

    Pour être au top le dimanche, à l’époque il y avait encore les vêtements du dimanche et ceux réservés à la semaine, nous mettions un point d’honneur à copier la mode des magazines, l’ère était aux mini-jupes de Mary Quant, aux bottes blanches de Courrèges, aux robes élargies à partir de la taille par un jupon raide qui froufroutait à chaque pas, aux carreaux vichy immortalisés par Brigitte Bardot, aux combinaisons unisexe de Cardin, et à l’avènement des « collants » nécessaires pour la jupette ! Une Kelton au poignet complétait la mise !

    Nos cheveux étaient mis en « hauteur » par un savant crêpage, quelques unes arboraient des couettes, d’autres des chignons, ou une choucroute comme BB (Brigitte Bardot )et les agrémentaient de nœuds énormes bien souvent assortis à la tenue, mais pas encore beaucoup de maquillage, juste un trait d’eye liner noir sur les paupières, et un peu de mascara sur les cils….. nous ignorions le fond de teint, sauf celui de nos mères qui restait en permanence sur une étagère de la salle de bain (quand nous en avions une de salle de bains) et auquel nous n’avions pas le droit de toucher ! Les grand-mères de l’époque, elles, se ressemblaient toutes avec leur petit chignon serré, leur tablier sombre, et ne pouvaient en aucun cas nous être d’un grand secours quant aux produits cosmétiques !

    Les garçons portaient allègrement les premiers jeans, des chemises noires à pois blancs, et le fameux blouson de cuir noir….à la Marlon Brando ! Ce qui les faisait appeler « les blousons noirs » sous entendu « les mauvais garçons », et ce sont ceux que nous préférions, mais qui n’étaient par ailleurs pas plus mauvais que les autres ! Mais le blouson de cuir posait son homme à cette époque ! Les moyens de transports pour eux étaient la plupart du temps une mobylette orange qui complétait la parfaite panoplie du teen-ager français ! Avant 18 ans bien sur pas de permis de conduire, comme maintenant, mais même avec permis la majorité d’entre nous n’avait pas de voiture, celle ci était réservée aux parents, quand les parents en avait une….. Personnellement je roulais en solex la semaine, et en tramway pour les sorties en ville ! Et ce jusqu’au permis de conduire !

    Nous allions aussi au cinéma, nous sortions en bande, chacun avec sa chacune, où nous dilapidions notre argent de poche hebdomadaire en glaces à l’entracte (pas de pop corn) ! Je me souviens de « Paris brûle t il ? », des « dix commandements », de « ben hur », et surtout des « parisiennes » avec l’ami Johnny et la toute jeune Catherine Deneuve ! Il récidiva avec « pour moi la vie va commencer » accompagné cette fois de la charmante Sylvie qui devint en 64 son épouse, on connaît la suite…. Brigitte Bardot cartonnait de son côté avec « le mépris » ! Les jeunes premiers s’appelaient Delon ou Belmondo !

    La télévision dût se mettre au diapason, et une émission spécialement conçue pour nous pris naissance sur notre unique chaîne de TV, l’ORTF, présentée par Albert Raisner, elle s’appelait « âge tendre et tête de bois » ce que nous faisions semblant d’être, et là aussi il n’était question que de nos idoles ! Jamais nous ne loupions cette soirée télévisée la seule et unique pour nous ! Ensuite sont apparues quelques séries que nous nommions « feuilletons » il y eut « Janique Aimée » et plus tard « les saintes chéries » que je me délecte encore à regarder aujourd’hui en cassette ! La couleur à la télé est arrivée en France en 1967 et comme j’avais un papa très à la pointe du progrès, j’en ai profité de suite ! Mais dans bon nombre de foyers la couleur est arrivée beaucoup plus tard !

    Pour les cadeaux de Noël ou d’anniversaire, c’était également beaucoup plus modeste que maintenant, on avait souvent un vêtement, un disque ou un nouveau cartable, et nos souhaits n’étaient jamais au delà du raisonnable ! Le plus beau cadeau de l’époque était incontestablement l’électrophone (Teppaz de préférence) ou le transistor qui avait astucieusement remplacé la TSF ! Quand au téléphone portable, aux consoles de jeux, nous ne savions rien de tout ceci et ne l’imaginions même pas et quand il y avait le téléphone chez quelqu’un il ne servait qu’aux adultes !

    La société de consommation était il est vrai en marche, mais les grandes surfaces n’existaient pas encore, on allait à l’épicerie du coin chercher avec son cabas, son sel, son beurre ou sa farine et on y retournait autant de fois que necessaire ! On allait en « ville » pour s’habiller, mais un manteau devait faire plusieurs années, les chaussures aussi, etc….. Le prix était la raison de cette façon de vivre, il n’y avait pas de magasins de confection à bas prix, tous s’alignaient plus ou moins, et un manteau à l’époque

    Photos pour Années 60
    • Années 60 Photo 91925 tb
    • Années 60 Photo 91926 tb
    • Années 60 Photo 91927 tb
    • Années 60 Photo 91928 tb
    Années 60 Photo 91925 tb
    nos idoles.....

    était un investissement ! Ils étaient cintrés et très seyants !

    L’alimentation aussi différait, pas de Mac Do, pas de ketchup, mais le Coca-Cola faisait son apparition, et…..on adorait ça ! Et en remplacement du kebbab, nous avions le classique « jambon-beurre » ! D’ailleurs à table il fallait manger ce que les mamans avaient mis dans l’assiette, et si ça ne convenait pas, eh bien tant pis, il n’y avait rien d’autre !

    Les voitures aussi changeaient doucement, on est passé de la 4cv Renault à la Dauphine, de la 403 (vous savez celle de Colombo) à la 404 aux lignes plus angulaires…. Et quand j’ai eu mon permis en 67 j’ai eu la chance d’avoir une Caravelle décapotable, le summum pour une fille ! Alors adieu Solex !!!!

    Puis tout a été de plus en plus vite, avec le général Charles de Gaulle à la tête du pays, mai 68 a encore tout révolutionné, bien trop je pense, il est devenu « interdit d’interdire » comme le souhaitait un certain Dany Conbendit, et toutes nos valeurs ont été remises en question, l’éducation est passée au second plan, il fallait faire l’amour et pas la guerre, faire l’école buissonnière, ne plus accepter de contraintes, ni parentales, ni professionnelles, bref, un amalgame d’idées qui mises en application n’importe comment ont fait que notre société est devenue ce qu’elle est actuellement ! Il ne faut pas renier le progrès que j’apprécie bien évidemment, ni les nouvelles technologies qui sont si utiles à bien des choses, mais les valeurs morales ont aussi disparues et ce sont celles ci que je regrette infiniment !

    Voici mes grandes dates personnelles de ces années que j’ai adorées et qui font que j’y repense souvent avec plaisir……et qui m’ont incitée à vous les relater :

    De 1960 à 1963 vacances à .......
    De juillet à septembre 1964 séjour aux Etats-Unis, on disait Amérique en ce temps là !
    De juillet à septembre 1965 vacances à St Tropez (assisté au tournage d’un « gendarme » !
    En 1966 : quel dommage, première cigarette, une « Air France » marque disparue  »
    En 1967 : permis de conduire, réussi de premier coup !
    En 1968 : rentrée dans l’administration !
    En 1969 : Croisière en Méditerranée et séjour en Corse !
     

    Plus généralement, il faut se souvenir des premiers pas de l’homme sur la lune en 69, du Président américain JF Kennedy qui est devenu un mythe, assassiné en 1963. Et de beaucoup d’autres évènements qui ont fait avancer le monde tant bien que mal !

    Une décennie donc extrêmement bien remplie, qui me laisse nostalgique et qui fait amplement partie pour moi, des jours heureux !


    Afin de vous permettre de vous y plonger à votre tour pour l’illusion, vous devriez écouter « cette année là » de Cloclo, « souvenirs souvenirs » de Johnny, « t’en va pas comme ça » des Surfs, « enfants de tous pays » d’Enrico Macias, « tombe la neige » d’Adamo, « ecoute dans le vent » de Richard Anthony, « les élucubrations » d’Antoine, etc… etc…..la liste est longue, longue, longue…… les paroles me paraissent un tantinet niaises à présent, mais les mélodies restent pour moi pleines de magie ! Eventuellement voir ou revoir ces deux films : « souvenirs souvenirs » avec Christophe Mallavoy, ainsi que « podium » avec B. Poelvoorde, plus récent mais qui m’a rappelé beaucoup de choses !

    Voilà je crois n’avoir rien oublié, si surement mais c’est loin, j’espère avoir réveillé en vous des souvenirs, et démontré à la jeunesse d’aujourd’hui que chaque époque a son charme…..même si ces années 60, leur paraissent à présent un rien surannées….

     


  • Commentaires

    1
    marc1954tours
    Mardi 12 Avril 2016 à 18:50

    Excellente description conforme à mes souvenirs. Mais j'etais d'un milieu moins "aise" que le votre et n'ai pas eu le quart de ce que vous decrivez. Mais quel plaisir que ces annees irremplacables. Merci.

    2
    Loïc
    Mercredi 21 Février 2018 à 12:58

    Je lis votre récit sans avoir connu cette époque mais je suis un de ces rêveurs de la génération Y dont le souhait serait d'explorer le temps. Votre manière de décrire ces années m'a transporté l'espace d'une lecture... merci !

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :